Il y a Khady, une femme dont les écrits et les images qu’elle tourne ne parviennent pas à sauver du tourment. Elle qui aimerait tant parvenir à nommer ce mal qui tournoie dans son esprit.Il y a tous les autres, des fous croit-on, chez qui le vertige côtoie si fortement la lucidité qu’on se demande quel lien obscur relie ces deux états.Il y a cet hôpital. Thiaroye, en lisière de Dakar. Un lieu où la psychiatrie en Afrique s’est écartée du chemin tracé par la colonisation.Et il y a la folie qui nous parle, qu’on écoute attentivement, qui nous bouleverse, non par compassion mais parce qu’elle emporte toutes nos certitudes. Joris Lachaise
Déambulation poétique dans les rues de Dakar en hommage à mes nombreux amis Sénégalais emportés à la fleur de l’âge, du jour au lendemain, faute d’avoir eu les moyens de se soigner. Hommage également à tous ceux qui se battent pour vivre. Florence Arrigoni Neri
En 1972, Djibril Diop Mambety tourne Touki Bouki. Mory et Anta s’aiment. Les deux jeunes amants partagent le même rêve, quitter Dakar pour Paris. Au moment fatidique, Anta embarque. Mory, lui, reste seul sur les quais, incapable de s’arracher à sa terre. Quarante ans plus tard, Mille Soleils enquête sur l’héritage personnel et universel que représente Touki Bouki. Que s’est-il passé depuis ? Magaye Niang, le héros du film, n’a jamais quitté Dakar. Et aujourd’hui, le vieux cowboy se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.
Mati Diop Magaye Niang, Mareme Niang